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Dordogne, Corrèze, Lot
La Couleuvre vipérine
Généralités
La couleuvre vipérine (Natrix maura), aussi appelée couleuvre mauresque, est une espèce de serpents de la famille des Natricidae inféodé aux milieux aquatiques.
Cette espèce passe la plus grande partie de son temps en solitaire et n’est pas agressive avec ses congénères.
Cette confusion a par ailleurs donné naissance au mythe de « l'aspic d'eau » qui serait une vipère vivant dans les cours d'eau. Il s'agit en réalité de la couleuvre vipérine et non de la vipère aspic puisque cette dernière ne fréquente généralement pas les milieux aquatiques.
Elle est appelée « vipérine » car ses motifs en zigzags sur le dos ressemblent à ceux de certaines vipères, elle est donc à tort souvent confondue avec la vipère, à cause de sa taille, de sa couleur mais c’est un serpent non venimeux.
En France, ce sera au Sud du parallèle passant par Paris car elle ne se trouve pas dans le tiers Nord.
La Couleuvre vipérine est inféodée aux rives de lacs et de rivières, ainsi qu’aux pourtours d'étangs ensoleillés, ces zones doivent être poissonneuses et posséder une eau claire, une structure riche en pierres pour permettre aux serpents de capturer suffisamment de nourriture.
Descriptif et régime alimentaire de la Couleuvre Vipérine
Description physique
La couleuvre vipérine est un petit serpent d’environ 50 à 70 cm à l’âge adulte, sa coloration de fond est très variable, brun-rougeâtre, beige, marron, grise, elle peut être aussi teintée de jaune olivâtre et possède un ventre blanchâtre, jaune, rouge ou marron avec un motif pouvant parfois former un damier noir.
Elle ressemble à la vipère avec un corps svelte mais ses pupilles sont rondes (c’est sa grande différence avec cette dernière), elle a une queue courte et une tête bien distincte assez large et triangulaire.
Sur le dos, s'alignent deux rangées de taches décalées, sombres, fusionnant souvent pour former des barres ou un zigzag bien marqué, sa tête porte un motif caractéristique en forme de chevron, une ou deux bandes en V ouvert vers l'arrière allant jusqu'à la commissure de la bouche. Comme pour toutes les espèces du genre Natrix, chez les couleuvres vipérines, les femelles sont habituellement plus grandes que les mâles : jusqu'à 90 cm pour les femelles et seulement 50 à 70 cm pour les mâles, le poids est également très différent : les femelles peuvent peser jusqu’à 300 g avant la ponte alors que les mâles dépassent rarement 120 g.
Régime alimentaire
La couleuvre vipérine est une espèce diurne, parfois crépusculaire ou nocturne par temps chaud, elle fait partie des couleuvres aquatiques d'Europe que l'on voit souvent nager à la surface de l'eau, elles sont par conséquent d'excellentes nageuses.
L'alimentation de la Couleuvre vipérine est carnivore, elle est constituée principalement de petits poissons, elle ne dédaigne pas les amphibiens, qui peuvent localement être leur nourriture principale, comme des grenouilles en rivière, ou des rainettes dans les trous d'eau.
Elle chasse souvent dans l'eau en se guidant avec son odorat et son toucher, elle n'hésite pas à plonger et à rester de longues minutes sous l'eau pour déloger les petits animaux cachés sous les pierres ou dans la végétation aquatique.
Les proies sont avalées dans l'eau à moins que leur taille soit trop importante, dans ce cas, elles sont sorties de l'eau et avalées tranquillement sur la rive.
Après la chasse, les couleuvres vipérines sortent de l'eau pour se réchauffer avant une nouvelle plongée ou pour digérer leurs proies, la digestion est assez rapide. Un ou deux poissons peuvent être mangés quotidiennement, les animaux adultes sont capables de parcourir de longues distances dans l'eau pour capturer ces proies.
Les jeunes se nourrissent de petits poissons, de larves d'amphibiens (têtards), de vers de terre et autres invertébrés comme les chenilles.
Reproduction - Dangerosité et protection de la couleuvre vipérine
Reproduction et cycle de vie
À la sortie de l'hivernation vers la mi-mars, les mâles se préparent à l'accouplement qui aura lieu durant les mois d'avril et de mai, toutes les femelles prêtes vont être courtisées par de nombreux mâles.
Il n'y a pas de combats entre mâles, mais tous essaient de s'accrocher à la femelle pour s'accoupler avec elle, l'accouplement va durer une heure.
Après les accouplements, les femelles vont développer de 2 à 26 œufs d'environ de 28 à 40 mm pour un diamètre de 1.2 cm et un poids d’environ 3 grammes qui seront pondus dans un sol meuble au fond d'un trou près des berges, souche ou végétation durant les mois de juin et juillet.
Après 6 à 13 semaines d'incubation entre août et septembre, les jeunes entaillent la membrane parcheminée de l'œuf à l'aide de leur « dent de l'œuf », placée sur leur museau.
Les jeunes mesurent de 14 à 22 centimètres de long et pèsent environ trois grammes, la croissance des animaux est assez rapide, la maturité sexuelle pour les mâles sera vers 3½ ans et les femelles qu’à partir de 4½ ans. L’espérance de vie de l’espèce Natrix maura est d’environ vingt ans.
Dangerosité
Comme tous les serpents, la couleuvre vipérine est très craintive et fuit sans chercher la moindre provocation, quand elle est dérangée la couleuvre vipérine se retire le plus souvent dans l'eau.
Si elle ne le peut pas échapper au danger et qu’elle se sent en danger, elle aplatit la tête en soufflent violemment, elle va s’enrouler en spire (posture en S) à la manière des vipères, et peut faire semblant d'attaquer à plusieurs reprises ce comportement mimétique est fréquemment utilisé.
Elle ne mord cependant presque jamais et ne possède pas d’appareil venimeux, Il est très rare qu'une couleuvre vipérine mime la mort pour échapper à son agresseur, elle aura comme autre moyen de défense d’émettre un liquide anal d’une odeur pestilentielle produit par leurs glandes cloacales lorsqu'elle est stressée ou attrapée.
Menaces et protection
La couleuvre vipérine est indirectement menacée par la pollution de l'eau qui fait décroître les populations de proies potentielles (poissons, amphibiens).
Bien que cette couleuvre soit inoffensive, ce serpent est souvent tué par des personnes ignorantes à cause de sa ressemblance avec la vipère aspic, c’est une espèce protégée en France depuis 1976, elle se trouve sur la liste rouge des espèces menacées, et elle est protégée par convention de Berne et par la loi Française.