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Gestion des nuisibles | Dordogne
La Vipère d’Orsini
Généralités
La Vipère d’Orsini (Vipera ursinii), est une espèce de serpent de la famille des Vipéridés, c’est le plus petit serpent de France et la plus petite vipère d’Europe, elle fait partie des espèces les plus rares et menacées, elle est complètement diurne et ovovivipare.
L'espèce compte cinq sous-espèces, mais seule la Vipera ursinii ursinii (décrite par Bonaparte en 1835) est présente en France (et en Italie), il est difficile d’évaluer l’état réel de chacune des populations de cette espèce extrêmement discrète en raison de sa morphologie et de son comportement.
Répartition
La Vipère d’Orsini est existante de façon très fragmentée (moins de 2 000 km) dans un nombre important de pays, elle est présente en Europe, en Asie centrale jusqu'à la Chine et au Moyen-Orient.
En France, la vipère d’Orsini évolue également dans un périmètre très circonscrit, elle est présente principalement en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Ce serpent se trouve essentiellement dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes, et ponctuellement dans le Vaucluse et le Var, ainsi sur le territoire métropolitain, seulement douze à quinze sites ont été observés.
L’espèce occupe un habitat de haute altitude presque dénué de végétation de type pelouses calcaires ou landes sèches, de lavande situées aux étages montagnards et subalpins
(entre 1000 et 2200 m d'altitude) peuplées essentiellement de genévrier nain mais aussi aux les zones humides de plaine.
Descriptif et alimentation de la vipère D'orsini
Description physique
La vipère d'Orsini (Vipera ursinii) est le plus petit serpent de France, celle-ci a une taille totale qui ne dépasse généralement pas 40 à 50 pour un poids allant de 60 grammes pour les mâles à 85 grammes pour les femelles gestantes, elle a une certaine ressemblance avec la vipère péliade, mais elle est néanmoins beaucoup plus fine et plus courte.
Ce serpent a un corps est trapu, une tête étroite en forme de triangle (forme typique aux Vipéridés) et peu distincte du corps, ses yeux comportent des pupilles fendues verticalement, son museau est arrondi à l’opposé de celui de la vipère aspic (Vipera aspis) qui est plutôt recourbé.
Chez cette vipère, il n'y a pas de dimorphisme sexuel notable, hormis que les femelles sont généralement plus grandes que les mâles et qu’en termes de coloration, la face ventrale peut sembler plus sombre chez les mâles que chez les femelles.
Les écailles de la Vipère d’Orsini sont très apparentes et carénées ce qui lui donne un aspect brillant,
la couleur de sa robe va de gris à marron, voire jaunâtre, beige ou olivâtre, ses flancs sont également sombres.
L’espèce est souvent reconnaissable à sa coloration dorsale, marquée par un zigzag souvent continu de couleur brun foncé ou gris-noir net pouvant parfois être scindé en taches, la couleur de la face ventrale peut aller du blanchâtre au noir, en passant par le grisâtre et le rosé.
Des cas de mélanisme et de concolores (vert- bronze uni, sans dessin dorsal, ni autres taches) ont été observés chez cette espèce.
Régime alimentaire
La vipère d'Orsini fait partie des très rares serpents au monde (unique pour une vipère) à se nourrir quasi exclusivement (99%) de sauterelles et de criquets, la période d'alimentation de celle-ci au cours du cycle annuel, ne dure que de la fin du mois de juin à la fin du mois septembre soit seulement trois mois et demi, elle correspondant à la disponibilité en ressources prélevables dans le biotope (abondance et accessibilité), ces derniers disparaissent progressivement à partir de la deuxième moitié du mois de septembre.
Cette vipère ne tue pas ses proies avec son venin, elle les avale directement vivantes, elle se nourrit alors approximativement tous les 2 à 4 jours quasi exclusivement d’orthoptères (sauterelles, criquets et grillons), la taille minimale d’insectes acceptés comme proies est de 16 à 17 mm quelle que soit la taille des vipères, cette particularité inhérente à cette espèce l'empêche de jeûner comme les autres serpents.
Reproduction - Dangerosité et protection de la Vipère d'Orisini
Reproduction et cycle de vie
La vipère d'Orsini n’est active que trois mois et demi à cinq mois et demi par an, pendant sa phase d’activité estivale, elle tolère une plage de température allant de 11°C à 38°C, l’Idéal pour elle étant à 28°C, elle est surtout active en début et fin de journée, elle reste abritée sous une pierre ou à l'abri d’un buisson épais pendant les heures les plus chaudes.
Après la pause hivernale, aux environs de mi-avril à début mai les mâles sortent les premiers puis de la mi-mai à plus tardivement les femelles, elles aussi, font leur apparition, en dehors de la période d’accouplement, cette vipère est solitaire et le rythme de reproduction des femelles de cette espèce est essentiellement biennal et est étroitement lié à celui des mues.
Les accouplements de la vipère d'Orsini ont lieu durant la seconde moitié du mois de mai et les mises bas entre la fin du mois d’août et la fin du mois de septembre, ce serpent est ovovivipare (œufs qui éclosent à l'intérieur du corps maternel), les femelles mettent bas en moyenne quatre vipéreaux par portée, dont le nombre, la taille et la condition corporelle dépendent de la taille de la mère.
Les jeunes à la naissance mesurent en moyenne de quinzaine à dix-huit centimètres, ils rentrent assez rapidement en hibernation et ne se nourriront pour la première fois qu’à la fin du mois de juin de l’année suivante, la maturité sexuelle pour les femelles arrive au cours de la quatrième année tandis que celle des mâles l’est au bout de la troisième, l’espérance de vie varie de 6 à 12 années.
Dangerosité
La Vipère d'Orsini est une espèce extrêmement discrète, sa petite taille et sa coloration cryptique fait qu’elle passe souvent inaperçue, face au danger, elle reste immobile ou fuit lentement et silencieusement, si elle se sent menacée ou se retrouve dans l'incapacité de fuir, elle adoptera un comportement de défense ou d’attaque typique aux instincts des vipéridés.
C’est un serpent dont la dentition est de type solénoglyphe, elle possède des glandes à venin reliées à des crochets creux d’une longueur de 3 mm, mobiles, situés à l’avant du maxillaire, au repos ceux-ci sont repliés vers l’arrière.
Bien que venimeuse, cette espèce de vipère n'est pas dangereuse pour l'homme, la faible toxicité de son venin est surement dû en raison de son régime alimentaire particulier, celui-ci étant essentiellement insecto-toxique et est trois à quatre fois moins toxique que celui de la Vipère aspic.
Plus d'informations à la rubrique : que faire en cas de morsure de vipère située dans l'onglet : Informations pratiques
Menaces et protection
Depuis près d’un siècle environ, le biotope de cette vipère constitué de landes et pelouses alpines a été fortement reboisé et le pastoralisme (valorisation des espaces naturels par des activités d'élevage) a fortement reculé dans ces régions, le reboisement a réduit son habitat fortement, les méthodes dites de brûlis réduisent son habitat (couvert) et la population d'insectes constituant son alimentation.
En raison de la disparition progressive de son habitat en Europe et sur le territoire métropolitain Français où seul douze à quinze sites, la vipère d'Orsini est en nette régression et est considérée comme vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature, l’espèce figure en Annexe II de la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, en tant qu’espèce de faune strictement protégée.
