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La Vipère Péliade
Généralités
Le nom vernaculaire « péliade » vient probablement du grec désignant le nom de la lance d'Achille dont la hampe venait du Mont-Pélion ou peut-être du grec signifiant « sombre », en référence à sa couleur.
La vipère péliade (Vipera berus) est un serpent vivipare appartenant à la famille des vipéridés et qui est en termes de taille que légèrement plus grande que la vipère aspic.
Elle est diurne (qui vit le jour) plutôt crépusculaire et nocturne lorsque la température le permet, son amplitude thermique varie de 8 à 35 ° C.
La vipère péliade, tout comme la vipère aspic sont des espèces sont victimes de croyances irrationnelles et persistantes de la part de la population, elles sont impopulaires, méconnues, et alimente des phobies, l’homme pense plus à la détruire qu’à la sauvegarder.
Répartition
La Vipère péliade (Vipera berus) est une espèce nord-eurasiatique avec une aire de répartition très étendue, cette vipère est le seul serpent venimeux présent dans la moitié nord de l'Europe, elle est présente dans différents pays tels que le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, la Scandinavie, le nord de la Chine, la Corée du Nord, la Mongolie, au nord sa répartition va même au-delà du cercle polaire arctique.
En France, son aire de répartition est relativement hétérogène au sein du territoire national, elle se situe principalement sur le quart nord-ouest, au nord de la Loire, également dans le Jura et sur le massif central et dans les alpes jusqu’à une altitude de 3000 mètres.
La vipère péliade vit dans des milieux très variés, son biotope est constitué de milieux ouverts de type écotones, tels que les endroits humides des forêts claires, les tourbières et autres marais ouverts, les végétations basses étagées de type haies, buissons épars comme les bruyères, les ronciers lui offrant à la fois une abondance de nourriture (micromammifères), ainsi que des cachettes où elle peut se retirer rapidement en cas de danger.
Moins thermophile que la vipère aspic, la vipère péliade peut vivre dans des milieux à dominante humide, pourvu que quelques parties au moins ne soient pas inondables.
Descriptif et régime alimentaire de la vipère péliade
Description physique
La vipère péliade a le corps relativement large, celle-ci peut atteindre 65 cm à l'âge adulte mais a en moyenne une longueur de 55 cm, pour un poids allant jusqu’à 500 grammes, ces données sont variables selon la localité car les individus de plaine sont environ 10 cm plus longs et deux fois plus lourds que les sujets d’altitude.
La couleur de fond du dos de cette vipère peut être brunâtre, grisâtre, ponctuée de taches.
Gorge blanche, sa partie ventrale noirâtre, enfin le dessous de sa queue est souvent orangé, les flancs sont Quant à eux, munit de rangée de taches foncées (damiers) alternant les mêmes couleurs.
Il existe un dimorphisme sexuel chez cette espèce, les mâles adultes sont en règle générale plus petits que les femelles et inversement, la queue est plus courte chez les femelles que pour les mâles, le haut du corps est couvert d’un motif foncé représentant une bande en zigzag sur un fond gris à beige chez les mâles alors que pour les femelles, le fond est de couleur rouille à marron.
Comme dans toutes les espèces de vipères d’Europe, il est possible d’observer surtout dans le Jura et dans les vallées à fortes précipitations, notamment dans le canton de Glaris (Suisse) des individus dit mélaniques (entièrement noirs).
La vipère péliade a une tête plate et triangulaire, cette forme est très nettement marquée bien distincte du corps et se caractérise par un « sourcil » saillant et froncé appelé écaille supraocculaire surplombant un œil fixe rouge-brun fendu par une longue pupille verticale (marque commune aux vipéridés), les écailles sont carénées (bombées).
Régime alimentaire
La vipère péliade (Vipera berus) est un serpent venimeux, elle chasse à l'affut en parcourant lentement son territoire à la recherche de proies potentielles, elle s'arrête, observe sa cible alimentaire quelque temps, puis attaque celle-ci lorsque qu’elle est à la bonne distance.
C'est un serpent solénoglyphe, dont les crochets venimeux longs de 3 à 5 mm sur la mâchoire supérieure sont mobiles et possèdent un canal fermé pour l'écoulement du venin, ils permettent d’injecter celui-ci dans les tissus des proies, au repos les crochets sont repliés vers l’arrière à l’intérieur de la bouche.
L’alimentation carnivore de la vipère péliade est essentiellement composée de micromammifères de type mulots, musaraignes, campagnols et dans une moindre mesure de petits oiseaux ou d’orvets et grenouilles rousses.
Les juvéniles durant leurs premiers mois d’existence se nourrissent principalement de jeunes mammifères, de jeunes grenouilles, de petits lézards, de vers de terre, d’araignées ou d’orthoptères (sauterelles, grillons).
Reproduction dangerosité et protection de la vipère péliade
Reproduction et cycle de vie
La période d'activité de la vipère péliade est variable en fonction de l'altitude et du climat, celle-ci s’échelonne des mois de mars-mai aux mois de septembre-novembre.
Au mois de mars, commence la sortie de l’hivernation, ce sont les mâles matures qui apparaissent en premier, durant les deux à trois semaines qui suivent, ils se maintiennent aux endroits ensoleillés et protégés du vent, cette période leur permet de terminer le développement de leur sperme et de muer, puis partent à la recherche de femelles réceptives.
Chez la vipère péliade, il n’existe qu’une seule période d'accouplement qui se trouve être au printemps, la période des amours débute du mois de mai à début juin, celle-ci est précédée par des combats rituels entre mâles, chaque individu doit gagner le droit de pouvoir s’accoupler.
Pendant le combat, les deux mâles prétendants se redressent et s'enlacent pour effectuer une sorte de danse, c'est toujours l'animal le plus lourd qui remporte la lutte, le perdant, souvent le plus jeune quitte les lieux, après la saison d'accouplement, les mâles partiront en quête de nourriture (micromammifères).
Les femelles ne peuvent se reproduire que tous les deux à trois ans, durant tout l'été, les femelles gestantes ne chassent presque pas, elles se cantonnent à emmagasiner la chaleur nécessaire au développement des embryons dans des sites thermiquement favorables.
La durée de la gestation varie selon les conditions climatiques mais le constate est que dans une région donnée les mises bas ont lieu toutes quasiment en même temps (espèce ovovivipare), début septembre, de six à quatorze petits vipereaux totalement développés naissent, ceux-ci mesurent entre 15 et 20 cm et pèsent de 3 à 5 grammes.
La maturité sexuelle est atteinte en général au bout de la quatrième année chez le mâle et à cinq ans, tandis que pour la femelle, ce sera au bout de la cinquième année, la longévité maximale de la vipère péliade en milieu naturel est d’environ 15 à 20 années.
Dangerosité
La vipère péliade ne se rencontre que très rarement, celle-ci est très farouche, elle n'attaque jamais spontanément, elle préfère adopter un réflexe de fuite plutôt que d’être contrainte à la confrontation.
Son comportement de défense ou bien d’attaque ne se déclenche que lorsqu’elle se sent menacée ou se retrouve dans l'incapacité de fuir, elle va adopter la posture typique aux vipères en s’enroulant autour d’elle-même " en formant une sorte de S " ne laissant que la tête sortir afin de frapper (mordre) toute source d’agression potentielle se trouvant à une distance inférieure à sa propre dimension corporelle.
La vipère péliade est un serpent solénoglyphe, elle dispose d’un appareil venimeux perfectionné permettant par un muscle se contractant, d’injecter le venin profondément et sous pression, grâce à deux longs crochets creux, mobiles, situés à l’avant du maxillaire, le venin de celle-ci est légèrement plus toxique que celui de la vipère aspic.
Menaces et protection
L'espèce a cependant beaucoup régressée dans les régions cultivées d'Europe occidentale et ses populations sont aujourd'hui souvent très morcelées, elle a disparu de vastes zones, notamment à cause de l'agriculture intensive, ainsi que par la dégradation et le mitage de ses habitats de prédilection.
Ainsi en Belgique par exemple, elle n'existe plus que dans le sud-ouest de l'Ardenne pour la Wallonie, en France, dans le Nord-Pas-de-Calais elle n'est plus signalée que très localement dans la partie occidentale.
Les prédateurs sauvages de cette vipère sont les rapaces (buse), le sanglier, la belette, mais la modification de son biotope par l’action humaine ainsi que la méconnaissance des humains envers cette espèce qui a pour conséquence à savoir une grande incidence sur sa raréfaction.
En France, son statut de conservation est très préoccupant et suite à l'arrêté du 8 janvier 2021, la vipère péliade est dorénavant intégralement protégée, sa destruction et celle de son habitat sont interdites.
Plus d'informations à la rubrique : que faire en cas de morsure de vipère située dans l'onglet : Informations pratiques
