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La Taupe

taupe vue de face

Classification et répartition géographique de la taupe

Généralité

​La Taupe (Talpa europaea) plusieurs noms vernaculaires, elle est donc aussi appelée taupe vulgaire, taupe ordinaire, taupe d'Europe ou taupe commune est la plus commune des taupes, c’est un petit mammifère peu sociable, fouisseur de la famille des Talpidés qui comprend 35 espèces en Eurasie et en Amérique du Nord.

classification ordre de la taupe

Bien qu'elle contribue à l'aération des sols et à l’élimination de limaces et de larves d'insectes, la taupe est considérée comme un gros ravageur agricole, à cause des taupinières car elle vit dans des galeries souterraines qu'elle creuse dans les sols humides et meubles.

La taupe n’est pas plus appréciée que ce soit dans les cultures fruitières, les potagers, les prairies et les jardins car son activité de creusement contribue même temps à la colonisation du terrain par le campagnol.

Répartition

La taupe d'Europe (Talpa europaea) est présente dans les zones tempérées d'Europe et d'Asie à des altitudes comprises entre le niveau de la mer et 2 400 m, son aire de répartition s'étend à l'ouest de la Grande-Bretagne et l'Espagne, et vers l'est à travers l'Europe continentale, jusqu'en Russie asiatique.

carte repartition geographique de la taupe

Descriptif et Habitat de la taupe

Description physique

​La taupe d'Europe est un animal mammifère insectivore de 15 à 20 cm de longueur pour un poids allant de 60 à 140 grammes, la femelle est un peu plus petite et légère que le mâle.

Son corps est de forme cylindrique s'achevant par une queue courte d’une longueur de 2 à 4 cm, celui-ci est couvert d'une fourrure faite de poils brillants de couleur sombre allant du gris au noir bleuté, ceux-ci sont très souples et très denses, l’implantation est perpendiculaire à la peau permettant à l'animal d'avancer (un mètre par seconde) ou de reculer dans les galeries sans se trouver gêné, les poils se couchant selon le sens de progression.

Elle a des yeux minuscules qui perçoivent mal les formes mais assez bien les mouvements, ce manque de vision est compensé une ouïe très développée dues à des oreilles dépourvues de pavillon auditif externe ainsi que d'un odorat très puissant capable de repérer un ver de terre ou une cochenille dans plusieurs centimètres de terre.

taupe sortant de terre

Afin de pouvoir détecter ses proies, la taupe dispose de poils tactiles (vibrisses) présents sur les pattes antérieures et la queue ainsi que sur le museau, ce dernier dispose à son extrémité d’un système sensoriel spécifique (amas de cellules épidermiales) appelé : organe d'Eimer.

Elle est dotée de quatre pattes dont deux antérieures très imposantes munies de 6 doigts dites polydactyles (doigt supplémentaire provenant du développement d'un os du poignet),

ces pattes antérieures sont munies de griffes puissantes réunis par une membrane quasiment jusqu'aux ongles forment une sorte de pelle spécialement adaptées au creusement ce qui permet à la taupe de creuser 20 mètres de galerie en une seule journée.

Enfin, la taupe étant constamment sous terre, celle-ci dispose de poumons bien plus développés que chez les autres animaux de même taille, elle possède des globules rouges pouvant transporter davantage de dioxyde de carbone que la plupart des autres mammifères, ce qui lui permet de supporter un milieu confiné pauvre en oxygène et riche en CO2 au point de pouvoir se contenter de respirer l'air qu'elle expire.

Habitat

La taupe creuse en moyenne 100 à 200 ml de galeries à raison de 20 ml par jour, la zone de chasse varie de 600 à 900 m², celle-ci vit et évolue dans un réseau complexe de galeries situées à moins de 15 cm de profondeur mais pouvant s'enfoncer jusqu'à 50 cm, ce réseau est composé de plusieurs types de galeries, les galeries profondes (à 15-25 cm de la surface) dites galeries principales, celles-ci longent principalement quelque chose, cela peut être un mur, une route, une palissade, une allée de plantations de type buis ou autres végétaux.

Une galerie de taupes

Ces galeries sont empruntées par de nombreux individus et par des générations successives de taupes, ne sont en général pas ou plus jalonnées de taupinières permanentes car ce tracé existant de longue date n’a plus de nécessité d’évacuation de terre.

Les galeries secondaires "temporaires" surnommées aussi galeries de chasse, sont creusées en ramification aléatoire ou en étoile, celles-ci se trouvent au milieu du gazon, du potager, de la végétation basse, elles servent de lieu où la taupe vient chasser les vers de terre et insectes pour se nourrir, elles ne sont parcourues bien souvent que par un seul individu et ne sont pas ou peu réutilisées.

Les galeries de profondeur sont présentes principalement sur les grosses taupinières, elles peuvent servir sur plusieurs fonctions, soit à garder la fraicheur lorsque la terre des galeries plus à la surface s’assèchent, elles font office également de garde mangé avec des réserves alimentaires, un gîte généralement issu d’un élargissement d'une galerie profonde situé au carrefour de plusieurs galeries comportant un nid de feuilles sèches.

La galerie de surface creusée principalement par le mâle au mois de février à mars, celui-ci cherchant une femelle à la période des amours ou bien par les jeunes taupes qui ne possèdent pas les forces nécessaires pour creuser des galeries plus en profondeur.

La taupe excave, elle évacue 1/3 des déblais de terre sous forme de taupinières dont la hauteur peut varier de 20 à 50 cm de hauteur, les 2/3 restant servent à façonner et renforcer les galeries afin de pouvoir passer rapidement dans celles-ci. Ces galeries dites de surfaces non réutilisées sont plutôt empruntées par les mâles à la recherche de femelles à la période des amours, les galeries périphériques aux extrémités des territoires sont généralement communes à plusieurs animaux, ce qui explique la recolonisation par de nouvelles bêtes (taupes, rongeurs) en cas d’abandon par son occupant.

Monticules de taupinières faits par des taupes
Régime alimentaire et reproduction de la taupe

Régime alimentaire

​La taupe est carnivore et insectivore, elle se nourrit en permanence pour vivre, ses besoins alimentaires sont très élevés, celle-ci mange de 70% à 100% de son poids chaque jour et meurt d'inanition en moins de douze heures de jeûne.

Son alimentation constituée de divers animaux issus du sous-sol est principalement composée à 90% de lombrics, de larves et insectes fouisseurs tels que les vers blancs de hanneton, des vers de taupins, des limaces et des cochenilles en hiver.

Taupe qui mange un ver de terre

Lorsque l’hygrométrie est très faible, la taupe fait des réserves de nourriture, celle-ci peut ainsi stocker pour l'hiver jusqu’à plusieurs centaines de vers de terre dans une galerie de type garde mangé, pour cela elle paralyse ces derniers en les mordant au niveau de l’anneau situé derrière la tête, au printemps les tissus non consommés des lombrics se régénèrent et les lombrics sortent de leur léthargie.

Reproduction Cycle de vie

Les taupes sont des animaux solitaires et n’hibernent pas, les territoires peuvent se chevaucher, mais les femelles s'esquivent et les mâles peuvent se battre férocement s'ils se rencontrent, la période des amours (l'activité sexuelle des mâles) débute en décembre, entre les mois de février et avril a lieu l'accouplement, la femelle s'unit avec un mâle dans le but unique que pour s'accoupler, une fois la femelle fécondée, celui-ci est repoussé.

La saison de reproduction d'une taupe dépend de l'espèce, celle-ci donne lieu en général à une seule portée par an (plus rarement deux), la gestation dure environ 42 jours, la femelle met bas une portée de 4 à 6 petits en même temps au printemps.

La femelle taupe étant un mammifère, celle-ci allaite ses petits pendant 6 à 8 semaines, les petits naissent aveugles, rosés et sans poils, Ils pèsent approximativement 2,5 grammes, leur fourrure commence à pousser à 2 semaines et leurs yeux s'ouvrent à trois semaines.

la Taupe à la naissance

Au bout de 30 à 45 jours, les jeunes sont sevrés et deviennent autonomes, devenus adultes ils quittent le nid souvent en surface, ils sont ainsi une proie facile pour leurs prédateurs tels que les serpents, renards ou Mustélidés de type putois ou fouine.

La longévité théorique de la taupe en laboratoire est de l'ordre de 10 à 20 ans, mais à l’état sauvage, l'usure prématurée de ses dents, due à la terre et au sable contenus dans les lombrics qu'elle mange, limite en général l’espérance de vie de celle-ci entre 3 à 5 ans.

Infestation et conséquences

​La taupe est considérée comme un gros ravageur et peu devenir un véritable fléau tant pour les maraichers, que pour les jardiniers, agriculteurs et autres, celle-ci peut entrainer des conséquences importantes sur les rendements de production ainsi que sur les rendus esthétiques des plantations ornementales.

Les galeries de taupes offrent des abris idéals pour d'autres rongeurs, bien plus proliférateurs que cette dernière tels que les rats taupiers plus connus sous le nom de campagnols terrestres grand dévastateur de racines de légumes tels que les laitues, pommes de terre, carottes, betteraves ainsi que d’arbres fruitiers ou d’ornement mais est surtout un éventuel porteur de l’échinococcose alvéolaire*.

Enfin, la taupe est un animal particulièrement rusé, celle-ci sait déjouer les pièges à taupes installés par les amateurs ou néophytes et si le répulsif n'atteint qu'une galerie, la taupe bouchera simplement le couloir en question qui n’aura aucune incidence sur son mode de vie.

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