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    Que faire en cas de piqure d’hyménoptère ?
AFG-Nuisibles

Les accidents impliquant les hyménoptères (abeilles, bourdons, frelons, guêpes) représentent chaque année, en France, plusieurs milliers de recours aux urgences et quelques décès.

Selon les études menées principalement en Europe, entre 57 % et 86 % des adultes ont été au moins une fois victime d’hyménoptères dans leur vie, les réactions locales étendues surviennent chez 2,4 à 26,4 % de la population générale.
La prévalence de l’anaphylaxie aux hyménoptères dans la population générale est estimée entre 1 et 5 % selon les études. (Source : Institut de veille sanitaire – période 2000/2010).

Que faire en cas de piqure de Frelons, de Guêpes ou d’Abeilles ?

Généralités

La quantité libérée de venin lors d’une piqûre peut varier considérablement d’un insecte à l’autre.

Chez les Apidés, pour l'abeille, l'estimation moyenne de la quantité de venin injecté par piqûre est de l'ordre de 50 à 90 microgrammes, 90% du contenu du sac à venin est injecté dans les vingt secondes, la dose de venin est variable car les muscles continuent contracter automatiquement les glandes à venin plusieurs minutes après la piqûre d'où l'intérêt d'enlever le dard rapidement.

Le bourdon quant à lui, possède un aiguillon lisse lui permettant comme la guêpe de pouvoir injecter du venin à plusieurs reprises, son venin est assez proche de celui de l'abeille avec 72% de protéines homologues.

Chez les Vespidés, une guêpe injecte une dose variable de venin allant de 2 à 10 microgrammes, tandis que le frelon (européen) est capable d'injecter une dose avoisinant les 300 microgrammes.

Piqure unique ou peu nombreuses

Éloigner la personne qui vient de se faire piquer de l’endroit où elle s’est fait attaquer car les phéromones d’alarme libérées par les insectes risquent d’en attirer d’autres.

Si la piqûre a eu lieu sur la main :

Retirez si possible les bagues et bracelets afin de ne pas gêner la circulation sanguine en cas de gonflements, contrairement à l’abeille, le frelon ne laisse pas le dard, il injecte un venin.

En cas de piqure d’abeille :

Attention toutefois, quand vous enlevez celui-ci il faut prendre soin de l’enlever correctement.

Retirez immédiatement le dard avec l’ongle, le bord plat d’un couteau ou même une carte de crédit, n’utilisez pas de pince à épiler car celle-ci pourrait appuyer sur la glande à venin restée au bout du dard et libérer plus de venin à la victime.

Abeille pique en laissant le dard -AFG-Nuisibles Dordogne

Si vous avez la possibilité, neutralisez le venin avec une source de chaleur (eau chaude sèche-cheveux, briquet) : le venin est thermolabile, celui-ci perd ses propriétés à la chaleur (56°).

Posez ensuite sur la piqûre un glaçon recouvert d’un linge pour éviter le gonflement, le froid est un anti-inflammatoire efficace.

​Toute piqûre devra être surveillée pendant 48 heures, si au-delà de ce délai la plaie reste rouge, chaude, volumineuse, et que la douleur persiste : consultez un médecin.

Piqure de guêpe - AFG-Nuisibles désinsectisation Dordogne
piqure d’abeille

Manifestations allergiques

Réaction loco-régionale étendue : elle apparait dans les 30 minutes qui suivent la piqûre.
C’est une réaction d’un diamètre supérieur à 10 cm, s’étendant à la région de voisinage, touchant parfois deux articulations.

L’œdème est souvent important, s’accompagnant de prurit et de douleur. Sa résolution est supérieure à 24 heures avec parfois des réactivations dans les jours suivants.

Cette réaction est en elle-même bénigne sauf si la localisation est intrabuccale, pouvant être responsable d’un syndrome asphyxique.

Réactions systémiques immédiates : Elles sont classées en 4 stades de gravité.

(La classification de Mueller est la plus utilisée à ce jour pour l’allergie aux hyménoptères).

Les stades I et II sont des réactions généralisées modérées sans atteinte cardiorespiratoire.

Les stades III et IV sont les plus sévères, ils mettent le pronostic vital en jeu et nécessitent un traitement immédiat par adrénaline.

        Stades                                                                                   Manifestations cliniques

   Loco-régional                                          Urticaire aiguë banale locale persistant 2 à 3 heures

                                                                  Œdème atteignant au moins 2 articulations de durée > à 24 heures

   I (léger)                                                   Urticaire aiguë généralisée, prurit, sensation de malaise, anxiété

​   II (modéré)                                             Un ou plusieurs signes de stade I, associés au moins à 2 signes :

                                                                 Œdème, Oppression thoracique, douleurs abdominales, nausées, diarrhée, vertiges.

​   III (grave)                                               Un ou plusieurs signes de stade II, associés au moins à 2 signes :

                                                                 Dyspnée (sensation d'une respiration difficile), Dysphagie (difficulté à la déglutition),

                                                                 Dysphonie (modification de la voix), Confusion, impression de mort imminente.

​   IV (grave)                                              Un ou plusieurs signes de stade III, associés au moins à 2 signes :

                                                               Cyanose (coloration anormale bleutée de la peau), Hypotension (tension artérielle abaissée

                                                                au point de provoquer des symptômes comme des vertiges ou des évanouissements),

                                                               Collapsus (collapsus cardiovasculaire, il s'agit d’un effondrement brutal de la pression artérielle                                                                     ou en cas de collapsus pulmonaire ou alvéolaire, d’un ralentissement des fonctions respiratoires),

                                                               Perte de connaissance, Syncope, Incontinence.

À retenir :
Il s'agit d'une urgence si les symptômes indiquant le déclenchement d'une réaction anaphylactique incluent : démangeaison cutanée, éruption avec gonflement (type urticaire), rougeur de la peau, gonflement des lèvres, de la gorge, de la langue, des mains et des pieds ; respiration sifflante ; enrouement ; nausées ; vomissements ; crampes abdominales et, dans certains cas, perte de conscience.
Le principal traitement d'un choc anaphylactique consiste à administrer en urgence de l'adrénaline.
Si la personne présentant le choc anaphylactique est consciente, elle doit s'allonger sur le dos les jambes surélevées ou rester assise si elle présente des difficultés respiratoires. Si la personne est inconsciente, elle doit être allongée en position latérale de sécurité. Dans tous les cas, elle doit si possible être surveillée jusqu'à l'arrivée des secours.

Pour des zones très dangereuses comme le cou, la gorge ou la bouche (sucez un glaçon en cas de gêne pour déglutir ou respirer), ou de nombreuses piqures d’emblée ne prenez pas de risques, appelez systématiquement le numéro d’urgence le 15 ou le 112, votre interlocuteur fera l’analyse risque avec vous.

Attention :

Contrairement à de grandes publicités faites par les concepteurs relayées par des magazines et les réseaux sociaux sur internet, il est vivement recommandé de ne pas utiliser de dispositifs type aspi-venin (ou pompe du même type) en cas de piqûre d’hyménoptères, par ailleurs et au contraire plusieurs travaux rapportent des effets néfastes de l’usage (dilatation des vaisseaux capillaires) c’est pourquoi entre autres, la société des troupes sanitaires de Neuchâtel en Suisse (STS-Neuchâtel) a fait le choix de ne pas s’équiper de tels dispositifs lors des activités de premiers secours.

Cette information est bien-sûr corroborée par des entomologistes et des personnels du domaine médical notamment par le Docteur Jean-Charles Farouz, médecin allergologue à Bordeaux et saint-émilion, par Quentin Rome Chargé d'études scientifiques chez Muséum National d'Histoire Naturelle / Responsable "Frelon asiatique & Hyménoptères" à l'UMS PatriNat.

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